Accueil » Nos activités » Prise en charge des patients souffrant d’acouphènes et/ou d’hyperacousie
20 à 40 % des patients acouphéniques souffrent aussi d’hyperacousie. Il s’agit d’une mauvaise tolérance à la perception de certains sons, habituellement bien supportés. A l’inverse, 76 à 86 % des patients
Ce phénomène est plus souvent constaté chez des sujets en l’absence de perte auditive. L’oreille a perdu de sa dynamique de fonctionnement et le seuil d’inconfort se rapproche du seuil d’audition.
La prise en charge d’un patient hyperacousique ou acouphénique est plus efficace si elle est faite dans le cadre d’une équipe pluridisciplinaire. L’ORL est le chef d’orchestre qui va établir un diagnostic et ensuite proposer une solution thérapeutique et/ou rediriger vers d’autres professionnels de santé compétents (audioprothésiste, psychiatre, psychologue, sophrologue…). Lorsque l’ORL oriente la patient vers l’audioprothésiste, celui-ci détermine l’appareil le plus adapté et la meilleure stratégie thérapeutique. Celle-ci passe souvent par une correction de l’audition parfois accompagnée d’une thérapie sonore à travers la mise en place d’un bruit blanc.
L’enrichissement sonore, au travers de la correction ou du générateur de bruit, doit permettre de diminuer le contraste de perception des acouphènes ou de l’environnement sonore en cas d’hyperacousie. On parle aussi de « matelas sonore » pour adoucir la perception des sons.
Pour les patients acouphéniques la prise en charge a pour but diminuer la focalisation d’attention et de progressivement sortir l’(ou les) acouphène(s) du champ de conscience, sans le(s) éliminer… Actuellement, aucun traitement chirurgical ou médicamenteux ne permet de supprimer totalement les acouphènes. Ces différentes approches permettent d’améliorer le confort de vie du patient grâce à la plasticité cérébrale qui se met en place à plus ou moins long terme en fonction de l’âge du patient. La réorganisation des voies auditives doit permettre de venir placer l’acouphène hors du champ de conscience de l’individu et de progressivement élargir la dynamique auditive du patient hyperacousique (augmenter sa tolérance aux sons forts).
La TRT : Tinnitus Retraining Therapy est le terme utilisé pour désigner cette approche permettant l’habituation à l’acouphène et à l’hyperacousie.
Elle est basée sur le modèle neurophysiologique de Jastreboff (1990) *, qui associe l’appareillage à des séances de counselling qui permettent d’expliquer au patient l’origine de ses symptômes et d’identifier certaines fausses croyances.
https://audiologie-demain.com/quest-ce-que-lacouphene-enjeux-et-justifications-dune-definition
* Jastreboff PJ, Phantom auditory perception (tinnitus) : Mechanisms of generation and
perception, Neuroscience Research, numéro 8, 1990.
La thérapie cognitivo-comportementale est une approche psychologique qui vise à aider les patients à mieux gérer les effets émotionnels et psychologiques des acouphènes. La TCC peut enseigner des techniques de relaxation et aider à modifier les pensées négatives associées à la maladie, comme la peur ou l’anxiété.
La TCC a prouvé son efficacité pour réduire le stress, l’anxiété, et la dépression liée aux acouphènes, ainsi que pour améliorer le sommeil et la qualité de vie des patients.
Bien que les acouphènes soient une pathologie complexe, il existe aujourd’hui de nombreuses options de prise en charge pour en atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des personnes concernées. L’important est de consulter un professionnel de la santé, tel qu’un audioprothésiste ou un ORL, afin d’établir un plan de traitement personnalisé adapté à votre situation.
Chaque cas d’acouphènes est unique, et ce qui fonctionne pour une personne ne sera pas forcément efficace pour une autre. Cependant, avec un suivi médical adéquat et une combinaison de traitements, il est souvent possible de réduire l’impact des acouphènes et d’améliorer considérablement la gestion de cette affection.
Sources :
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